Restons humbles!
Même si d’après les médias tous les dispositifs PACTE semblent ne rencontrer que peu d’adhésion dans le monde enseignant et même si les niveaux d’engagement sont très inégaux selon les établissements, il y a un type d’argument que l’on entend bien peu mais qui devrait être incontournable.
Comment pouvons-nous autant nous éloigner de notre cœur de métier, nous affubler de missions multiples et variées alors que les résultats de l’éducation nationale sont toujours certes souvent de façon caricaturale, remis en cause.
« Niveau d’apprentissage en baisse », « fondamentaux de moins en moins stabilisés », « remise en question permanente de nos stratégies d’apprentissage face à une hétérogénéité toujours croissante de nos élèves ». Les chantiers face aux défis de la transmission sont omniprésents et les disciplines comme l’EPS qui se remettent en question et qui cherchent, sont à la pointe de ce besoin d’adéquation avec l’évolution de nos jeunes. Mais ceci n’est pas neutre et engendre déjà tellement d’effort. Alors comment font-ils ceux qui acceptent ces nouvelles missions pour répondre à toutes ces attentes ? Devoirs faits, enseigner les compétences nécessaires pour s’orienter, transmettre la connaissance des métiers, couvrir le besoin de remplacement de courte durée identifié. Lutter contre le décrochage scolaire. Mobiliser les ressources du tissu économique local et plus éloigné, être l’interlocuteur des partenaires extérieurs et des correspondants des instances régionales ou départementales. Voilà quelques intitulés qui vont garnir le C.V. de nos méritants collègues. Pourtant il paraît d’après de nombreuses études que les enseignants français croulent déjà sous le poids d’un labeur estimé à quelques 42 heures hebdomadaires. Beaucoup plus que la plupart de nos voisins Européens.
Il semble également avéré que l’école Française n’est pas au mieux soit en termes de résultats, de climat scolaire où de lutte contre une reproduction sociale toujours plus injuste. Cela est bien le révélateur que déjà dans nos disciplines respectives nous n’arrivons pas à tirer vers l’efficience l’ensemble de nos adolescents. Alors arrêtons de remplir et remplir notre vase professionnel et contentons-nous du qualitatif, nous recentrant sur ce pourquoi nous sommes à priori fait ou en tous cas, ce sur quoi nous avons été certifié.
Nous savons ce qu’il faut collectivement soutenir et même revendiquer : création de postes ici spécifiques et augmentation des salaires pour TOUS. Le reste n’est que vanité et individualisme nourri de prétextes et de perte de conviction.
Nos disciplines, leurs évolutions comme leurs applications ou les connaissances de toutes sortes qu’elles mettent en œuvre sont déjà tellement vastes…. Alors un peu d’humilité, pour être meilleur recentrons nous sur nos compétences ce n’est déjà pas si facile mais cela pourrait être source de véritables améliorations au lieu de se vautrer dans une pseudo omniscience.
Fred BINDZI